ANAMNÈSE #1 – SAHARA
Récit inspiré de faits réels et de cénosillicaphobie |
TEMPS DE DEGUSTATION : comptez 15 minutes
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Rome,
hiver 1969
-
You
must be kidding !!!
-
Sorry,
Sir, I cannot accept your generous offer.
Pour
survivre à Rome (cursus de musicologie et direction d’orchestre, c'est quand même du boulot),
j’avais fait des tas de trucs, en particulier acteur dans les westerns
spaghetti. Pourtant, en tant qu'acteur, je n’étais pas doué : comment me mettre dans
la peau
d’un autre quand j’ai déjà du mal avec la mienne ! (surtout ne regardez
pas le
film « Dove Vai, Chappagua », mon seul rôle
parlant
– sauf si vous aimez mon complice Boby Lapointe). En revanche,
pour les
cascades à cheval, j’étais à mon aise car j’en avais été éjecté de
multiples
fois. Des petits concerts de guitare au Folk Studio, petite
boîte de
nuit située à Trastevere, complétaient des revenus tout juste
suffisants pour
profiter de Rome et de la faune d’artistes accourus du monde entier.
Faire la
manche ? Hors de question
Puis
un jour, j’étais tombé sur une boîte américaine, GAC Corporation,
qui
vendait des terrains immergés en Floride. Oui, vous avez bien lu : des
terrains qui n'existaient pas (encore)! Les clients visés : de
naïfs
touristes américains (dont beaucoup de GIs stationnés au Vietnam). Et
mon
job : leur organiser une visite de Rome gratuite dans des bus
climatisés,
avec guides américains. Mais attention ! À la fin du circuit, il
leur
était offert un dîner au Hilton, qu’ils devaient impérativement
partager avec
des vendeurs libanais ou syriens, super musclés (j’allais écrire :
aguerris).
Au final : un couple sur trois signait une
promesse
d’achat d’une parcelle sous-marine en Floride !
Ici, il y
aura bientôt une maison ; mais
si, mais si !
C’est
grâce à cette gentille entourloupe que j’avais pu acheter ce magnifique
camping-car VW T2 tout équipé. Le but : vadrouiller en Afrique
dont
j’étais devenu accro après une virée espress, venue compléter en 1966 un
rapide
tour du monde en 80 semaines, destiné à étancher ma soif de musiques.
Averti
de ma démission, le boss de GAC Corporation était carrément
venu de
Miami pour me proposer un pont d’or : développer la même activité
aux
Baléares, avec rémunération mirobolante.
Je
crois que, même aujourd’hui, il reste abasourdi par mon refus… Crazy French !
Première
précaution : ne pas me faire dérober le Combi car à Trastevere -- quartier populaire avant sa gentrification --,
aucune
voiture étrangère n’échappe aux fricfracs. Alors, derrière le
pare-brise, j’ai
tout simplement apposé une affichette : « Signori
ladroni, je
ne suis pas touriste, j’habite ici à Trastevere, veuillez m’épargner ».
Les ladroni sont des gens d’honneur, le Combi n’a jamais été
touché.
Sans
domicile fixe
Bon,
à nous deux, l’Afrique. Pour le fric, on verra (l’achat du véhicule
avait
englouti tout mon capital).
Petit
séjour familial en France puis plein sud. Grâce au ferry reliant
Algeciras à
Ceuta, le détroit de Gibraltar est aisément franchi.
Sur
la carte Michelin (la seule à couvrir le Sahara), c’est évident, la
voie la
plus simple, c’est le Sud marocain : Marrakech, Agadir, Tan-Tan
puis la
Mauritanie et voilà, le tour sera joué !
On
m’informe qu’il faut impérativement équiper le Combi d’un filtre à bain
d’huile
(pour filtrer le sable) et de deux jerrycans pour l’eau et l’essence.
Maroc,
décembre 1969
Grâce à Paul Tabet, diplomate culturel assez gonflé (ou doué d'intuition ?), des
concerts s’organisent bien vite à Annaba, Constantine, Alger, Oran,
puis au
Maroc à Fès, Meknès, Rabat, Marrakech. À Casablanca, un grand fracas
ponctue
les notes délicates que je suis en train d’égrener à la guitare sur la
scène : c’est Hassan II, accompagné de ses gardes, armés de
lourdes
mitraillettes. Deus ex machina…
Jusque-là,
tout va donc bien. Y’a plus qu’à…
-
Mais
vous êtes dingue, vous ne passerez jamais. La piste de Tan-Tan, c’est
un
escalier rocheux, même les tous-terrains militaires ne passent
pas !
-
Et
pourtant, sur la carte Michelin, c’est une route ?
-
Ha
ha ha !
C’est
fâcheux, mais pas insoluble : retour à l’envoyeur jusqu’à Alger, à
un
petit 1500 km. Une fois parvenus à Sidi Bel Abbes, direction : le
soleil à
midi. Point besoin de boussole, plein sud garanti !
Passer par
le Maroc, c’était pas une bonne
idée
Pas
de routes à l’époque (décembre 1969). Les seuls guides sont les traces
de pneus
que laissent les camions, en général pilotés par des Touaregs.
Ces
stries parallèles nous conduisent sans problème au plateau du Tadémaït
– 400 km d’immensité noire totalement désertique. Mais c’est là
que le
Combi commence à se conduire comme un trampoline : il rebondit à
chaque
caillou. À travers le pare-brise, je contemple alternativement le ciel
et les
cailloux noirs du plateau. C’est plus tard que j’apprendrai qu’il eût
fallu
aussi l’équiper d’amortisseurs spéciaux (« heavy duty »)…
Et
puis soudain, à la fin d’un énorme tangage, l’avant se plante dans la
rocaille.
Résultat : la barre de stabilisation est tordue, les roues avant
vont dans
tous les sens. Le bateau est ivre. Ce n’est pas totalement tragique,
car nous
savons qu’il passera un camion dans les trois jours, puisque nous nous
trouvons
bien sur des traces de pneus.
Le début
et la fin, avec ma compagne
d’infortune
Certes
c’est dommage d’abandonner en début de croisière (comme se casser une
jambe le
premier jour au ski), mais au moins nous en ressortirons vivants.
En
tout cas, j’ai le temps de me dégourdir les jambes. Tiens ! Encore
un
mirage. J’ai l’habitude : au loin, des formes se meuvent dans une
espèce
de flaque transparente. Mais celui-là est particulièrement réaliste.
Reprenons
le volant pour aller dans cette direction. Le Combi sautille de droite
à
gauche, privé de direction. Mais à l’approche, des formes humaines se
détachent : il s’agit de la SEULE caravane algérienne chargée de
répertorier les pistes du Sahara ! En une demi-heure, la barre de
stabilisation est ressoudée par le mécanicien de la caravane, et nous
repartons, guillerets, après avoir dégusté une bière bien fraîche…
C’est
ainsi que nous atteignons, euphoriques, le joyau du Sahara :
Tamanrasset,
qui recèle, entre autres trésors, un petit garage Volkswagen, lequel
nous
installe des « heavy duty ». L’oasis regorge de
frappadingues,
bloqués sans ressources, qui avaient rêvé que leur 2CV ou leur R4 les
amèneraient en Afrique du Sud… L’espoir fait peut-être vivre, mais pas
vaincre
le désert.
Le Hoggar,
perle du désert
Nous
sommes le 24 décembre 1969. Après un petit concert pour une assemblée
de
Touaregs masqués, c’est la messe de minuit des Pères blancs. Autour
d’un
immense feu de camp, en plein désert, les prières, soutenues par ma
guitare,
deviennent des incantations. Les fidèles s’allongent à même le sable
– pas
pour bronzer mais pour émettre des suppliques dans des termes
passionnés,
limite érotiques. Puis se forme un grand cercle autour de l’officiant
dont
l’aube blanche reflète les flammes crépitantes qui symbolisent une nef
implantée sous la voûte étoilée. Ce maître de cérémonie se penche alors
vers
l’oreille de son assistant, lui aussi tout de blanc vêtu, et lui
chuchote un
message. Lequel transmet le message à son voisin. Le message circule
ainsi
jusqu’à mon oreille gauche. Mais alors là, désolé, des propos pareils,
je les
réserve pour d’autres circonstances et d’autres interlocutrices !
Je me
refuse de les répéter à mon voisin de droite, interrompant ainsi la
magie du
moment.
Ben
oui, mais si c’était pour leur casser l’ambiance, il ne fallait pas
venir, mon coco ! Je
m’en veux encore aujourd’hui.
L’essentiel,
c’est de participer !
Les
attraits culturels de l’oasis ne se limitent pas aux disciples du père
de
Foucault : la société targuie, essentiellement matriarcale (fort
heureusement, ce sont les hommes qui portent le masque car les femmes
sont tout
simplement sublimes) est très artistique -- et c’est maintenant, 50 ans
plus
tard, que l’on commence à s’en apercevoir…
Fort
heureusement, ce sont les hommes qui
sont masqués
Et
puis, allez, un peu de tourisme ! Au cœur du Hoggar (sommets à
près de
3000 mètres quand même), visite de l’Assekrem et du modeste ermitage du
père de
Foucault, assassiné en 1916 pour des raisons qui restent obscures. La
petite
demeure reste dans un état parfait, car ce n’est pas l’humidité qui
risque de
la dégrader… Nous dédaignons les nombreuses représentations pariétales,
ces
gravures rupestres qui démontrent que le Sahara avait été richement
peuplé.
C’est qu’il faut sérieusement songer à la « grande
traversée » :
un millier de kilomètres jusqu’au Niger, en territoire à l’époque
méconnu (mais
où les enlèvements de blancs n’étaient pas encore coutumiers). Seuls
quelques camions se risquent sur ces pistes non balisées et incertaines.
Les
seigneurs des pistes
Les
policiers déployés à la sortie de « Tam » nous rappellent que
la loi
nous oblige à prévoir 3,5 litres d’eau par personne et par jour de
traversée
prévu. Donc en principe trois jours.
Bon,
nous retournons « en ville » pour nous approvisionner en
liquide : nous achetons des dizaines de berlingots cartonnés de
vin (seul
contenant en Algérie à l’époque) que nous déversons dans le réservoir
alimentant la cuisinette. Nous en stockons aussi dans les différents
tiroirs et
sous les sièges. Donc la loi est respectée. Mais il faut quand même de
l’eau…
pour la douche. Sur les quatre jerricans installés sur le toit, l’un
est donc
rempli d’eau pure.
Ben le
vin, c’est du liquide, non ?
Tout
est prêt. Nous démarrons, passons tranquillement (car nous avons la
conscience
tranquille) devant le petit poste de police. Mais 500 mètres plus loin,
spectacle totalement surréaliste : un jeune homme en costume nœud
papillon
fait du stop ! Nous l’embarquons, non par générosité mais par
curiosité.
C’est un jeune Belge qui a passé un accord avec l’Encyclopédie
Universalis pour
vendre ses ouvrages en Côte d’Ivoire.
À
midi, nous nous arrêtons pour le déjeuner. Ma compagne prépare un
chameau
bourguignon ma foi fort délicieux. Il est évidemment accompagné de vin
rouge.
-
Désolé,
je ne bois pas de vin !
-
Ah
bon, c’est religieux ?
-
Non,
je ne supporte pas l’alcool.
-
Bon,
allez ponctionner de l’eau dans le jerrican sur le toit.
Nous
reprenons notre progression. Comme toujours, nous suivons le soleil à
midi
ainsi que les traces de pneus. D’ailleurs, nous ramassons un pneu
abandonné
pour alimenter notre feu de camp ce soir.
Au
crépuscule, je coupe le contact, et c’est le Combi sur son élan qui
décide du
bivouac. L’émotion ressentie sous les constellations chatoyantes est
indescriptible. Le silence absolu déconnecte l’ouïe au profit de la
vision du
spectacle céleste féérique qui nous submerge. Aucun gazouillis, aucun
crissement de scorpion. Rien que la Voie lactée envoûtante.
Ici,
l’agglomération, c’est dans le ciel…
Oui
mais, c’est aussi l’heure du dîner. Ce seront les restes, encore
meilleurs qu’à
midi car cuits une seconde fois. Notre invité se saisit de la petite
échelle
(qui sert aussi pour le dessablage), pour atteindre le toit et
redescend,
penaud :
-
Euh,
il y a un petit problème…
-
Lequel,
une fois ?
-
J’ai
mal rebouché le jerrycan à midi ; il n’y a plus d’eau…
Zut, j’ai
oublié de le reboucher !
Il
s’angoisse pour sa désaltération, nous nous inquiétons pour notre
douche.
Bref,
nous aurons traversé le Sahara sans eau ! Même le Guinness
n’aurait pas
imaginé un tel record. Heureusement que nous sommes en hiver (25° le
jour, -5°
la nuit).
Le
lendemain, nous atteignons le poste frontière : In-Guezzam, au
sommet
d’une grande dune qui met le Combi à l’épreuve car nous nous y
ensablons tous
les 100 mètres. Il faut descendre, creuser sous les roues arrière,
insérer les
échelles de dessablage, redémarrer et prendre de l’élan jusqu’au
prochain
plantage.
Sur ce
promontoire : une baignoire d’eau chaude naturelle
Mais
en haut, quelle expérience : il y a en effet une grande baignoire
d’eau
chaude thermale, de laquelle on domine tout l’environnement.
C’est
ainsi que, de mon bain, je découvre un autre Combi qui, péniblement,
tente de
grimper la dune en se plantant lui aussi tous les 100 mètres. Spectacle
réjouissant.
Ce
sont des touristes suisses qui respectent un pari perdu. Comme souvent,
les
Suisses à l’étranger sont des personnalités fantaisistes et
spirituelles.
C’est
le cas ici, mais ils sont touristes. Par exemple, lorsqu’une tribu
touarègue
s’installe à côté, un Genevois plante son trépied et y installe un
énorme
appareil photographique. Symétriquement, le chef Touareg plante un
bâton, et y
installe son arquebuse visant directement l’indiscret ; lequel
comprend le
message, retire sa caméra et démonte son trépied…
Ne pas
déranger (photo Alamy)
Nous
décidons de continuer ensemble le périple pour une meilleure sécurité.
Ils
partent les premiers, soulevant un énorme nuage de sable, nous suivons
à
quelques centaines de mètres pour ne pas être aveuglés.
Tout
à coup, se dresse devant nous une immense dune. Trois fois la dimension
du
Pilat ! Et là, dilemme : les traces de pneus divergent et
s’orientent
de part et d’autre de la dune. Je fais des appels de phare pour
signaler aux
Suisses de s’arrêter afin de décider pour quel côté opter. Ils ne
réagissent
pas et prennent à gauche, apparemment sans hésiter. Bon, ils savent
donc ce
qu’ils font. Suivons. Mais au fur et à mesure que nous avançons, les
traces de
camions s’amenuisent et finissent par disparaître. C’est un grand
mystère, dans
le Sahara, ces traces qui s’évaporent, comme si les camions étaient
aspirés
dans un Triangle des Bermudes.
Donc,
plus de traces, mais arrive le fech-fech : une croûte durcie
recouvre du
sable mou. Autrement dit : un piège à Combis, qui s’ensablent en
permanence. Nous nous remorquons alternativement pour nous sortir de
ces trous
vicieux, qui ressemblent à des tombes, justement… Au bout d’une heure
de
supplice, nous nous concertons.
Le fech-fech, cauchemar des imprudents
Nous
questionnons les Suisses :
-
Mais
pourquoi avez-vous pris à gauche ?
-
Comme
vous nous suiviez, nous avons cru que c’était la bonne option.
-
Mes
appels de phare ?
-
Avec
le nuage que nous soulevions, nous ne les avons pas vus.
-
Et
maintenant, que vais-je faire ?
-
Notre
prudence suisse nous indique qu’il faut rebrousser chemin, retrouver la
dune et
repartir du côté droit.
-
Vous
avez assez d’essence pour ce parcours imprévu et… pas
négligeable : une
demi-journée de consommation perdue ?
-
C’est
mieux que de continuer jusqu’à plus soif.
-
C’est
vrai que vous avez de l’eau, vous !
Au
crépuscule, nous retrouvons la fameuse dune et campons autour d’un
pneu. Les
Suisses rétrocèdent de l’eau au Belge. Solidarité francophone…
Le
lendemain, prudence suisse oblige, ils font demi-tour pour revenir à
Tamanrasset.
Janvier
1970
Nous
voici à nouveau seuls au milieu de l’immensité, peuplée de gazelles et
d’ânes
sauvages (bestioles absolument craquantes). Ne nous reste qu’un
jerrycan
d’essence. Cela devrait suffire si nous ne commettons pas d’autre
imprudence.
À
midi, le soleil est bien sûr au sud et nos estomacs sont bien sûr dans
nos
talons. Cette fois-ci, ce sera une boîte de choucroute qui fait partie
du stock
que nous avions chargé au Carrefour de Montesson, le premier
hypermarché
implanté en France. Désolé, ce ne sera pas une bouteille de riesling,
mais un
berlingot de vin rouge qui l’accompagnera. Nous sommes toujours seuls
dans un
silence absolu. Seuls ? Surgissant d’on ne sait où, un Touareg
nous salue
et disparaît. Auraient-ils inventé les caméras de surveillance ?
C’est
le lendemain soir que nous atteignons Agadès. Enfin presque : nous
tombons
en panne d’essence à l’entrée de la petite agglomération…
À Agadès,
il y a aussi une pompe à essence
Le
pompiste, tout en remplissant mon jerrycan, m’informe qu’un restaurant
français
vient de s’ouvrir. Effectivement, quelques tables sont disposées dans
un
minuscule box pour voiture.
-
Salut,
vous venez de traverser ?
-
Oui,
comme une lettre à la poste.
Pure
vantardise, évidemment.
-
Soyez
heureux car pour ma femme et moi, le sort de nous a pas aidés !
-
???
-
Nous
avons tenté l’exploit de traverser le Sahara en DS19. Mais alors que
nous
étions presque arrivés, je me suis amusé à poursuivre une gazelle. J’ai
rebondi
sur un énorme cassis et la DS s’est retrouvée sur le toit,
définitivement hors
service. Nous avons été sauvés par un camion.
-
Si près du
but !
-
Et
comme vous êtes restaurateurs, vous avez ouvert cet établissement ?
-
Non,
nous étions des fanfarons aux Beaux-Arts [ces joyeux
étudiants
qui jouent dans les fanfares et passent leur temps dans les fêtes]. Echoués ici, comme nous
n’avions
pas un sou, un Touareg sympa a sorti sa Peugeot 404 et nous a prêté le
box.
-
Au
menu ?
-
Steak-frites.
Nous
avions remarqué sur les étals les viandes avariées recouvertes de
mouches (le
Sahara n’est pas vraiment un désert : c’est un grouillement de
mouches).
Nonobstant,
cette viande de buffle est goûteuse. Et des frites… Ah, des
frites ! Nous
en rêvions depuis le départ.
-
Encore
des frites ?
-
Ouiii !
-
Une
autre tournée de frites ?
-
D’accord,
mais c’est la dernière !
Arrive
l’addition, gribouillée sur un bout de papier :
-
2 steaks
de buffle : 1500 francs CFA
-
2
portions de frites : 5000 francs CFA
-
2
portions de frites : 5000 francs CFA
-
2
portions de frites : 5000 francs CFA
-
TOTAL :
16.500 francs CFA.
Eh
oui, le buffle est local, mais les pommes de terre, elles, arrivent par
avion
de Paris via Niamey…
1972
Nous
avons quitté Le Tibre latin et le mont Palatin. Et c’est deux ans plus
tard que
nous retrouverons Paris, pleins d’usage et de raison, après avoir
sillonné l’Afrique dans
notre vaisseau, mais aussi l’Asie, l’Europe et
l’URSS.
De Paris à
Paris, moyennant quelques détours.
Mars 2024
Revoir Tamanrasset aujourd’hui? La tentation est grande, évidemment, mais les liaisons par Air Algérie sont fantaisistes. Et, pour éviter les enlèvements de Français, devenus l’objet social d’organisations telles JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) ou le l’EIGS (État islamique au Grand Sahara), la police locale préfère vous adjoindre des anges gardiens. L’aventure contemporaine est donc d’une autre nature.
Désolé, je passe mon tour ...
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